mardi 26 juin 2012

La fête de l'école

Mes chers petits clous,

Tous les ans, en juin, il y a la fête de l’école.

La fête de l’école, c’est un moyen pour l’école de remplir (en partie) la cagnotte de la coopérative, et pour les parents de se sentir de bons parents en dédiant avec abnégation un samedi entier à leurs enfants (ceci sans compter les heures de préparation les jours d’avant si d’aventure ils tiennent un stand ou si sur un coup de tête ils ont accepté de faire des préparations culinaires. Erreur de débutant).

A noter : un des gros avantages, quand même, c’est que la fête de l’école peut permettre de débarrasser sa cave en proposant des lots de vieilleries pour la tombola (pour laquelle vous n’achèterez SURTOUT PAS de tickets, sous peine de risquer de récupérer les vieilleries en question, ou bien des pires).

La fête de l’école, c’est aussi la joie de se lever tôt même un samedi matin, ce qui vous permettra de profiter à fond de cette journée. En effet, les enfants doivent être à 8h30 à l’école pour le fameux spectacle de fin d’année. Donc vous aussi.
Vous laissez donc avec ravissement votre radio réveil réglé sur la même heure qu’en semaine, quelle chance : pas besoin de l’éteindre le vendredi soir !

8h30. Vous écoutez, avec presque la larme à l’œil (si si), des chansons accompagnées par une bande instrumentale sur cassette lue sur un pauvre radio CD datant des années 70, comme d'ailleurs les chaises sur lesquelles vous êtes assis. Enfin assis c’est un grand mot, ces chaises étant adaptées à un fessier et une taille d’enfant, ce qui n’est évidemment pas votre cas. Je parle de la taille, bien sûr. Pas du fessier.

8h35 : Le chant des partisans débute. Il sera suivi par « Un autre monde » de Téléphone. J’aime la neutralité politique de la classe enseignante.
Tout cela est activement porté par une maitresse de chœur dévouée (à ce niveau là c'est carrément de l’abnégation) qui gesticule manière sémaphore.

9h30 (oui, une heure, c’est possible) : place à la danse. Si vous tenez jusque là.
En fait, vous tenez, rapport aux parents modèles, tout ça.
Vous découvrez avec effarement que la moitié des filles de CM2 ont déjà de la poitrine, ah là là il n’y a plus de saisons moi je vous dis ma bonne dame.
Vous assistez à diverses acrobaties désynchronisées, pataudes et balourdes, sauf bien entendu celles réalisées par votre enfant. Après une demi-heure de ce régime, une gamine de 8 ans qui doit être la seule à posséder un semblant de fibre artistique fait un grand écart facial sans effort, juste histoire de vous clouer le bec.

Les ligaments endoloris rien qu’à l’idée de faire la même chose (ou bien est-ce la chaise ?), vous vous relevez alors en applaudissant à tout rompre, ou au moins plus fort que les parents d’à côté histoire de montrer combien vous êtes encourageants pour vos enfants. C’est important.

Ensuite, c’est la fête. Vos enfants courent partout, entre le stand de pêche aux canards, celui de maquillage et celui de chamboule-tout. Vous tentez de les garder en vue un minimum, puis vous abandonnez et vous repliez devant la porte de la cour histoire de les choper si jamais ils tentent de sortir.

Vous retrouvez là les autres parents avec lesquels vous en profitez pour casser du sucre sur le dos du personnel enseignant.

Vous savez qu’au moins, vous n’aurez pas à faire à manger. Vos enfants gavés de barbe à papa, de parts de quiche et de gâteaux, avec deux ou trois verres de jus de fruit par là-dessus, et un hot dog ou deux, n’auront pas faim.

Pour la peine, vous vous prenez vous aussi une part de gâteau. Vous ne comprenez pas pourquoi la personne devant vous repart systématiquement avec la part qui lui fera trois jours, et vous vous tapez la toute petite qui reste. Vous vous dites que du coup, il faudra quand même que vous adhériez l’année prochaine à une association de parents d’élèves, ne serait-ce que pour avoir des parts de gâteaux normales.

Il est 16h, les enfants sont fatigués donc fatigants, vous êtes mort, vous rentrez, votre retour est bien sûr ponctué de récriminations et de pleurs pour une raison ou une autre (« Arthur il est resté ! », « j’ai pas joué aux boules ! », « je voulais de la barbe à papa bleue et pas rose ! » ou bien juste « je suis chiant, et je l’assume »).

Heureusement, c’est une fois par an.

Rassurez-moi... c’est comment chez vous, la fête de l’école ??

A bientôt mes petits clous !

lundi 25 juin 2012

En Famille

Mes petits clous,

Enviez-moi.

Ma vie de blogueuse est émaillée de propositions multiples pour des soirées, des à-côtés ou des sorties tous plus fous les uns que les autres. Genre, un afterwork pour visiter une grande surface relookée en région parisienne (true story).
Je sais, j’ai une vie de folaï.
Non, sérieusement, je n’y suis pas allée à celui là. Le trip : « et maintenant, mesdames et mesdames, observez les lumières basse consommation spécialement étudiée pour faire ressortir la couleur des légumes tout en protégeant les vitamines ! Bien, passons maintenant au rayon charcuterie» me disait moyen après une journée de boulot.


Heureusement pour moi (et pour vous), il y a aussi des trucs intéressants. Par exemple, lundi dernier, j’étais à une soirée privée chez M6 (oui, je sais, je me la raconte un peu) pour présenter leur nouvelle série qui remplace « Scènes de ménages » dès ce soir.

La série s’appelle « En famille », et non, elle n’est pas basée sur le roman d’Hector Malot de 1893. Enfin je ne crois pas. Faudrait que je le relise, mais dans ma mémoire, dans le livre, il n’y avait ni grand-mère soixante-huitarde, ni petit-fils rugbyman.

Dans cette série, on est plongé dans les relations familiales de trois générations de « Le Kervelec », par tranches de vies souvent drôles et toujours tendres, ponctuées par des apartés en face caméra.

Dans la famille Le Kervelec, il y a Jacques et Brigitte, les grands-parents, leurs deux filles Marjorie et Roxane, Kader leur gendre, et les petits enfants : Antoine et Chloé, les ados de Marjorie, et Hugo et Diego, les jumeaux nouveau-nés de Kader et Roxane.

Je vous arrête tout de suite : même si on y parle souvent de pêche et de crêpes, la série n’est pas exclusivement réservée à un public breton. Au contraire, c’est plutôt tout public, soit comme pour les bons jeux de société, de 7 à 77 ans.

Les « Le Kervelec » sont une famille tout ce qu’il y a de plus normale, c'est-à-dire avec des personnages totalement névrosés qui se connaissent par cœur et s’aiment beaucoup. Les scénettes sont drôles et bien menées, souvent traitées suivant des axes différents car (et je pense que c'est une des forces de la série) une bonne dizaine d'auteurs participent à l'écriture des scénarios. Les interactions entre les membres de la famille sont finement décrites et totalement réalistes, il y a du rythme, bref, impossible de s’ennuyer !

Et, pour tout vous dire, j’ai adoré les petits-fours rencontrer les comédiens super accessibles et disponibles, un vrai bonheur, et notamment Tarek Boudali qui joue Kader, le gendre, et qui était dans la Bande à Fifi sur Canal (on a les références qu’on peut)... Là, il est avec Charlie Bruneau qui joue Roxane.

C'est lui, à droite (comment ça vous vous en doutiez?)


Voilà, rendez-vous ce soir lundi 25 juin pour le premier épisode, sur M6 à 20h05, moi en tout cas j'y serai (et ce, avec de très bonnes raisons dont je ne peux pas encore vous parler mais très bientôt si... je croise les doigts!).

Et en plus, vous n'avez pas l'excuse du foot pour ne pas regarder.

A bientôt les petits clous!


Crédit photo Gaël Cornier/M6

mardi 19 juin 2012

Absurde


Mes petits clous,

Pour qui aime l’absurde, ma vie frôle parfois la perfection.

- Pôle santé bonjour !
- Bonjour, j’aimerais prendre rendez-vous pour une mammographie.
- Oui, une mammographie de quoi ?

Parfois, je m’envierais presque.



Parfois, je loue une camionnette chez Carrefour, parce que c’est pratique et pas trop cher.

Article2 :  UTILISATION DU VEHICULE 
[...]Le LOCATAIRE s’engage à utiliser le Véhicule en « bon père de famille » et conformément à sa destination, ce qui, pour un véhicule utilitaire, est principalement celle du transport de marchandise.[...] 

Je ne sais ce que je préfère dans cette phrase, son machisme ordinaire qui hérisse les poils de la féministe que je deviens un peu plus de jour en jour, ou bien les nombreuses imprécisions qui l’émaillent et qui entretiennent un flou juridique sans aucun doute voulu par l’avocat véreux et hors de prix responsable de la ponte des Conditions Générales de Location. Avec un C, un G, et un L majuscules.



Parfois, je pars en séminaire, parce que je suis dans une entreprise très grosse et qui connait moins la crise que les autres.

Le chauffeur de car s’est trompé et a failli nous déposer devant l’hôtel Kyriad. Je crois que certains ne s’en sont pas encore remis tellement ils rigolaient. Non mais Kyriad, sérieux, vous vous rendez compte, pour un séminaire ? Un trois étoile seulement quoi. Quel humour ce chauffeur, on devrait l’engager comme clown.
Sinon, dans d’autres boites, il y en a qui perdent leur boulot, aussi.



Parfois, je me dis que c’est le monde entier qui est absurde. Autant en rire, non ?



A bientôt mes petits clous!

lundi 18 juin 2012

Eloge de l'enfant roi

Bonjour les petits clous!

Ces derniers jours, j’ai lu.

Pas un de ces romans que je dévore à la pelle, pour une fois. Pour une fois, parce que c’est Marlène qui l’a écrit et que rien que de voir son nom sur la couverture me donne des bouffées de chaleur du genre "hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii! elle écrit avec nous sur 9 blogueurs mais dans la vraie vie c'est une star internationale", j’ai lu un essai. Ou plutôt un documentaire, sauf que ce genre n’existe pas vraiment dans l’édition.

Le livre s’appelle « Éloge de l’enfant roi », et rien que pour le titre (un poil) provocateur juste comme j’aime, il vaut le détour. J’imagine la tête apoplectique des psychorigides de l’autorité qui l’ont eu dans les mains et je me gausse.

En réalité, j’ai appris dans ce livre que l’enfant-roi n’existe pas.
Qu’il y a juste des enfants.
Que celui qu’on appelle l’enfant-roi, c’est toujours l’enfant de l’autre, l’enfant qui existe en tant que personne et non en tant qu’objet.
C’est surtout l’enfant qui ne fait pas ce qu’on attend de lui. L’enfant qui EST.

Bien sûr, c’est extrêmement rassurant pour des adultes de catégoriser les enfants, dans une société ou catégoriser est de bon ton : génération Y, CSP++, ménagères de moins de 50 ans, parents indignes.
C’est rassurant, parce qu’être face à un enfant nous renvoie à notre propre vécu, ce qui peut être très angoissant.
Rassurant de le mettre dans des cases plutôt que de se remettre en question.

C’est aussi rassurant de vouloir le « cadrer », lui imposer des règles. C’est plus facile. Mais les arguments souvent évoqués pour plaider la thèse de l’autorité ne sont pas pertinents. En effet, traiter un enfant en « enfant-roi » n’est dangereux ni pour sa santé, ni pour son équilibre.
De fait, les enfants qui courent le plus de danger sont les enfants maltraités et (dans une moindre mesure) les enfants livrés à eux-mêmes. Pas les enfants traités en enfants-roi, qui développent plutôt un sens critique et des capacités de réflexion et de répartie valorisées à l’âge adulte.

Il peut y avoir d’autres voies, d’autres voix, que l’autorité. D’autres arguments, d’autres approches.

J’ai trouvé ce livre extrêmement déculpabilisant. Même si je n’étais pas forcément d’accord avec chaque point détaillé, mais à vrai dire là n’est pas vraiment le propos, il me semble.

Ce livre fait entendre une nouvelle voix au milieu de l’ensemble bien orchestré des « autoritaristes ». Ce livre fait réfléchir.

Ce livre redonne sa place à l’enfant en tant qu’être humain, non en tant qu’animal savant que l’on doit dresser.

Ce livre n’est pas un éloge à l’enfant-roi.

Ce livre est un éloge à l’enfant.

Et vous, vous lisez quoi?

A bientôt mes petits clous! 

Eloge de l'enfant roi, de Marlène Schiappa, aux éditions François Bourin