vendredi 22 octobre 2010

Copines comme cochon !!

Bonjour mes petits clous !

J’ai lu ici et là tout le mal qu’on peut penser d’internet, des réseaux sociaux, des forums de discussion, des messageries instantanées en terme de relations, de communication, de désocialisation, tout y étant soit disant virtuel…

C’est vrai.

Vrai qu’on n’est jamais complètement sûr que la personne derrière son écran est ce qu’elle prétend. Tout comme le violeur en série croisé dans la rue ne le porte pas marqué au fer rouge sur son front.

Vrai que les rencontres qu’on y fait sont virtuelles, mais pour autant, je continue à aller faire mes courses au marché, à parler à mes collègues, à déjeuner ou à faire la fête avec mes amis, y compris ceux rencontrés via internet. La différence en terme social n’existe pas pour moi.

Vrai aussi, que les gens peuvent préférer leurs mondes virtuels à la vie réelle. Ces réseaux permettent, pour moi, de créer un tissu social que je ne pourrais pas avoir uniquement avec les rencontres réelles que je fais, un lien qui n’existe plus réellement dans la société dans laquelle je vis. J’irai même plus loin. La vie virtuelle, par certains côtés, nous offre tout ce que la vie réelle n’est plus en mesure de nous apporter. Elle s’affranchit du consumérisme à tout prix et privilégie l’entraide et l’échange.

J’y ai rencontré des amies, sans doute pas dans le sens conventionnel d’une relation unique de personne à personne, parce que cette amitié est multiple et englobe l’ensemble des personnes impliquées. Le terme réseau est parfaitement approprié. Un réseau de personnes, au sens vrai, chacune avec ses expériences, ses travers, ses coup de blues, sa vie, sa personnalité…Et surtout, des personnes que je n’aurais jamais rencontrées autrement, pour cause d’éloignement, parce que je ne me lie pas facilement, parce qu’on n’appartient pas forcément aux mêmes mondes (sans aucune notion de valeur).

Et aussi, pour moi, parce qu’écrire est parfois plus simple que parler…

J’y ai rencontré des filles, dont rien que pour la journée de mardi, au hasard, l’une a avoué qu’elle a cru pendant un très long moment que Liliane Bettancourt était la mère d'Ingrid Betancourt, et une autre, toujours mardi, qui nous a raconté s’être retrouvée à la caisse du supermarché avec un slip en dentelle noire modèle pute taille 44, et un saucisson clandestin dans son panier, subrepticement alloués par son fils de 2 ans.

Comment pourrais-je vivre sans elles? Les fofolles, les zens, les venues de l'espace, les calmes, les sages, les stressées, les douces, les tourmentées, les franches, les diplomates?

C’est un réseau fluctuant, avec sa vie propre, ses sujets qui émergent… Certaines sont plus présentes que d’autres par moment, on peut se retrouver à 20, ou à 2… Mais quelle que soit l’heure, la trace de ce qui a été dit, pensé, vécu, est conservée, c’est une amitié avec une histoire gravée dans le marbre.

Avec elles, j’ai appris à parler de choses tellement intimes, que je n’imaginais pas aborder ce sujet avec quelqu’un en tête à tête, ni même parler de ça un jour, d’ailleurs.

Il y en a toujours une de présente pour conseiller, aider, être là, présente, disponible… Aucune de nous n’est parfaite, mais nous connaissons nos limites, et respectons l’autre. La confiance entre nous s’est construite petit à petit,

Mes copines ? Elles sont tout simplement là.

Là, pour des délires comme quand on avait 15 ans. Pour des concours tellement stupides que je n’ose même pas en parler. Pour les blagues vaseuses et lourdes. Pour me faire découvrir des choses que je ne connaissais pas, ou des points de vue complètement différents du mien, et c’est une vraie ouverture sur le monde et sur l’autre.

Là, pour les questions copains, maris, amants. Baise. Questions précises, techniques et photos d’hommes à poil. Pas les nôtres, quand même. Ceci dit, on pourrait, un jour. Tremblez !!

Là, pour parler enfants, travail, administration, santé, vacances, régimes, société, films et bouquins.

Là, pour aborder les questions existentielles, déprimes passagères ou profondes, inquiétudes fondées ou non.

Là, pour passer une soirée tranquille, pour fêter les anniversaires.

Là, pour avoir le plaisir de voir grandir leurs familles.

Et parfois…

Parfois, pour certaines, les coups sont tellement durs, qu’on se dit qu’on ne pourra pas continuer. Qu’entretenir un tel réseau, c’est aussi s’exposer à tellement de tristesse…

J’ai failli tout lâcher, une fois ou deux, parce que l’horreur, la peur, la maladie et la mort ont fait irruption brusquement chez nous.

Je suis toujours revenue jusqu’à présent, parce que ça aussi, ça fait partie de la vie.

Je suis consciente de ma chance, et du côté sans doute exceptionnel de mon expérience. Cet équilibre n’est pas facile à trouver, ni à entretenir. Il tient essentiellement à la personnalité de toutes, et au respect que nous avons les unes pour les autres. Et aussi, à notre potentiel d’autodérision. Et de dérision tout court, il faut bien l’admettre. Envers nous, et envers les autres.

Virtuelles, mes amies ? C’est tout l’inverse.

A bientôt mes petits clous !

PS: Ôtez-moi d'un doute... Serais-je réellement en train de me transformer en vraie fille? Naaaaaaan. J'avais dit jamais.
 
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18 commentaires:

Mariedk a dit…

aborder les gens n'est pas une chose qui me pose de réels problèmes. Et pourtant, contrairement aux apparences, je suis timide et plutôt réservée. Mais depuis déjà de nombreuses années je me bats contre moi-même pour dépasser cette timidité. J'y suis parvenu mais non sans mal. Mais ce qui reste difficile pour moi, c'est d'entretenir les relations. J'ai une fâcheuse tendance à ne pas maintenir le contact tant j'ai l'impression de n'avoir rien d'intéressant à dire. Et comme toi, il est plus facile pour moi de m'exprimer par écrit qu'à l'oral.
Alors ce monde d'amitiés virtuelles (qui me semblent bien plus réelles que certaines amitiés du monde réel) est tout à fait pour moi.
C'est ici dans ce monde soi-disant virtuel que pourtant je reçois des petits messages inquiets quand je ne publie rien pendant quelques temps, c'est ici que je reçois des messages de réconfort lorsque je perds des êtres chers, c'est ici encore que je reçois les plus grands compliments et encouragements pour les choses que je crées.
Dans la vraie vie, les gens n'osent pas s'exprimer avec autant de liberté. On dirait qu'ils retiennent leurs sentiments. Ici, tous ces blocages disparaissent et, derrière l'anonymat de leur clavier pour certains, ils laissent libre cours à leurs émotions et les partagent avec d'autres. C'est très touchant et très réconfortant. Je ne suis plus jamais seule avec mes états d'âme. Il y a toujours quelqu'un de l'autre côté avec qui je peux les partager.
J'ai trouvé ici comme une deuxième famille, qui aime, encourage, félicite, soutient, aide, partage et réconforte.
Et ce qu'il y a de bien, c'est que ça marche dans les 2 sens. Je me sens bien de pouvoir apporter la même chose aux autres. Et il n'y a que par Internet que je peux me le permettre car je n'aurais assez de temps pour faire la même chose dans le monde réel. Je peux laisser un message de réconfort à 2h du matin sur un blog mais je ne pourrais pas appeler la personne ou passer la voir à cette même heure, même s'il n'y a qu'à cette heure là que je suis disponible...
Tout ça ne m'empêche pas d'avoir une vraie vie avec mon mari, nos 5 enfants, nos 2 petit-enfants, nos amis, nos familles, nos voisins... L'un n'empêche pas l'autre, ça vient en plus, comme un dessert. C'est pas obligatoire, mais c'est bien agréable...
ps : suis bien contente d'être un de tes petits clou

Mariedk a dit…

aborder les gens n'est pas une chose qui me pose de réels problèmes. Et pourtant, contrairement aux apparences, je suis timide et plutôt réservée. Mais depuis déjà de nombreuses années je me bats contre moi-même pour dépasser cette timidité. J'y suis parvenu mais non sans mal. Mais ce qui reste difficile pour moi, c'est d'entretenir les relations. J'ai une fâcheuse tendance à ne pas maintenir le contact tant j'ai l'impression de n'avoir rien d'intéressant à dire. Et comme toi, il est plus facile pour moi de m'exprimer par écrit qu'à l'oral.
Alors ce monde d'amitiés virtuelles (qui me semblent bien plus réelles que certaines amitiés du monde réel) est tout à fait pour moi.
C'est ici dans ce monde soi-disant virtuel que pourtant je reçois des petits messages inquiets quand je ne publie rien pendant quelques temps, c'est ici que je reçois des messages de réconfort lorsque je perds des êtres chers, c'est ici encore que je reçois les plus grands compliments et encouragements pour les choses que je crées.
Dans la vraie vie, les gens n'osent pas s'exprimer avec autant de liberté. On dirait qu'ils retiennent leurs sentiments. Ici, tous ces blocages disparaissent et, derrière l'anonymat de leur clavier pour certains, ils laissent libre cours à leurs émotions et les partagent avec d'autres. C'est très touchant et très réconfortant. Je ne suis plus jamais seule avec mes états d'âme. Il y a toujours quelqu'un de l'autre côté avec qui je peux les partager.
J'ai trouvé ici comme une deuxième famille, qui aime, encourage, félicite, soutient, aide, partage et réconforte.
Et ce qu'il y a de bien, c'est que ça marche dans les 2 sens. Je me sens bien de pouvoir apporter la même chose aux autres. Et il n'y a que par Internet que je peux me le permettre car je n'aurais assez de temps pour faire la même chose dans le monde réel. Je peux laisser un message de réconfort à 2h du matin sur un blog mais je ne pourrais pas appeler la personne ou passer la voir à cette même heure, même s'il n'y a qu'à cette heure là que je suis disponible...
Tout ça ne m'empêche pas d'avoir une vraie vie avec mon mari, nos 5 enfants, nos 2 petit-enfants, nos amis, nos familles, nos voisins... L'un n'empêche pas l'autre, ça vient en plus, comme un dessert. C'est pas obligatoire, mais c'est bien agréable...
ps : suis bien contente d'être un de tes petits clous

Zaz a dit…

J'me retrouve tellement dans ce que tu dis ma Valou !!!!!!

Faudra qu'on se refasse une endiverie d'ailleurs ^^

Ana DuCocon a dit…

Avec les amies virtuelles, ce n'est pas la même relation qu'avec les amies IRL mais elles sont toutes aussi importantes :)

Gaby a dit…

Une relation qui démarre sur le web peut parfois devenir aussi forte qu'une relation commencée IRL !

karlin a dit…

je suis émue... tes mots m'ont touchés. Merci de si bien écrire ce qu'on ressent ;-)

diskette a dit…

Parler de relations"virtuelles" en opposition aux "réelles" est un non sens à moins de parler d'une relation avec un hologramme ^^

Virtuel est un adjectif utilisé pour désigner ce qui est seulement en puissance, sans effet actuel.(Wikipédia)

Nos relations internet ne sont pas du tout virtuelles, on fait une erreur de vocabulaire (je l'ai faite pendant très longtemps). Un environnement du style jeux vidéos est un lieu virtuel, il n'existe pas dans la réalité.
Une amitié, même si elle s'exprime par écrit et derrière un écran, est bien réelle, elle existe.
Tout ça pour dire que oui je suis bien d'accord avec ton texte :)

bm a dit…

superbe chronique et tout est dit..tout ce que j'aime, pense, et vie, sur le net..Mes amies virtuelles parfois plus présentes que celles de la vraie vie..Peut être que parce qu'à elles j'ose dire des choses, raconter des morceaux de vie, et sans être jugée, plutôt encouragée.....Ce qui est drôle c'est que rares sont mes amis ds la vraie vie qui commentent mon blog, on n'en parle pas .. Pfeuuu BM et ses extravagances...Mais tu sais quoi ? je m'en fous totalement.
Merci pour cette très belle chronique

Eric a dit…

idem diskette : à partir du moment où tu les rencontres IRL ce n'est plus virtuel. Ce qui l'a été c'est le moyen de rencontre.
Sinon, à mon avis d'homme, y' longtemps que tu es une vraie fille (à quand femme pour revenir à ce que je t'ai déjà écrit ?).

Valérie a dit…

@Marie: c'est exactement ça: ça vient en plus de tout le reste!

@Zaz: ouaips d'ailleurs on avait lancé un truc pour septembre qui est doucement tombé à l'eau il me semble :D

@MissBrownie: et même plus: le fait d'avoir des amies sur internet apprend l'importance de dire les choses, ce qui rejaillit (en bien) sur la vie de tous les jours.

@Gaby: je ne fais pas de différence, en fait...

@Karlin: merci ma belle!

@diskette:tu as absolument raison, ces relations n'ont rien de de plus virtuel que les relations de la vie courante. Les personnes dont je parle ne montrent sans doute que ce qu'elles veulent bien montrer, mais c'est vrai aussi en face à face, et depuis le temps que ces relations durent, les mythos ont été gentiment (ou pas!) écartées!

@bm: merci!

@eric: femme. Tu as raison. Va falloir que je m'y fasse un jour, nomdediou!!

Papillote a dit…

j'ai dû mal à passer du virtuel au réel, je ne connais aucune blogueuse dans la vraie vie, mais j'ai rencontré trois lecteurs.. peut-être que j'ai peur de décevoir ou d'être déçue ? derrière un écran, on imagine les gens tels qu'on aimerait qu'ils soient...

Mlle Toutouille a dit…

Le web, très vaste sujet pour une Toutouille qui a la flemme de faire un exposé, tu es sauvée.

Mais par contre si, tu vire fille. Bientôt tu seras un vraie meuf, attention

Claire a dit…

Je vais éviter le pavé pour une fois...
Tout à fait d'accord avec toi.
Merci et plein de bisous !
Claire

Audrey a dit…

A quand une nouvelle endiveronnade???
bisous Valou!!!

mimille a dit…

comme je me reconnais dans ton message...
le virtuel a du bon des fois. il m a aussi fait faire de bien bel rencontre..

Anonyme a dit…

alors moi mon monde virtuel j'adore !!!!!!

j'y ai trouvé de merveilleuses amies !! trouvé de l'amour !!!!!

merci d'avoir toujours été là dans les moments de bonheur et dans les moments plus difficile !!

merci ma valou .... merci les boulets et merci docti !!!


céline awaii

ASTRIDM a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
ASTRIDM a dit…

Rha mais c'était pas ma colutte par hasard ? :D
des bisous tous doux à ma In Real Life Virtual Girl ! (bon après on arrête car sinon tu vas vraiment passer pour une fiiiiillasse !

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