mardi 12 janvier 2010

Vite et bio?


Bonjour mes p’tits clous !

Je n'ai pas honte de le dire. J'ai des enfants qui sont (ou ont été) pamperisés. Ou plus exactement, et parce que les Pampers ça douille, ils ont été couche-de-distributeurs-isés.

Pas taper. Tu verras que moi aussi je cède au diktat du bio…


Prenons l’exemple des courses, qui s’apparentent à notre époque plus au parcours du combattant qu’au remplissage de panier. Première leçon : décoder les sigles, appellations, labels, abréviations. Je te fais simple sans rentrer dans le détail :

BPA, TEA, DEA, MEA = tu évites,
Tous les E quelques chose (E220, E249, E320, E124…) = toxiques en tous genres, tu veux t’empoisonner ou quoi ?
AB, BDIH, BIO, ECOCERT= vas-y!!! Quoi c’est cher??
PSG = aux chiottes…

… autant de choses que vous vous devez de connaître par cœur, si vous ne le faites pas pour vous, faites le pour vos enfants (ou vos chiens, à la limite).

Et maintenant, application pratique : il s’agit de repérer ces sigles sur les étiquettes. Et, au choix, d’écarter impitoyablement ce produit honni, ou au contraire de le mettre dans votre chariot les yeux fermés. Oui, même le mélange végétarien au boulgour, épeautre, sésame concassé, algues et graines de betteraves germées. Acheté à des petits producteurs des plateaux nord de l’Himalaya. Préparation facile, il suffit de le faire tremper 3 jours dans de l’eau de riz que tu changes toutes les 2 heures, puis cuisson 1h30 à petit feu… Tes enfants vont adorer (prévois quand même de ne pas les faire manger les quelques jours précédents, ils seront plus enclins à avaler).

Me voici donc dans les rayons, prenant un paquet après l’autre, déchiffrant les petites lignes… Graisses végétales partiellement hydrogénées, vade retro satanas ! Shampoing au paraben, le cancer ne passera pas par là, loin de moi !
Conservateurs, colorants, pesticides, produits toxiques de toute sortes, j’écarte…
Produits bio, AB, écologiques, certifiés, développement durables, économiquement viables, éthiquement responsables, je prends. Et qu’importe que mon addition moyenne ait grimpé de 30% ces derniers mois (et ce n’est pas uniquement du à l’appétit de mon petit dernier, même si…), je ne partirai pas en vacances aux Maldives. Ce qui, soit dit en passant, est aussi écologiquement rentable.

Rayon des légumes…Je jette un coup d’œil à droite, un coup d’œil à gauche. Personne ne me regarde…Je prends mon sachet de carottes NON BIO subrepticement dans les rayons, et je le camoufle dans mon chariot. Planqué sous les bananes. Ouf, je ne me suis pas fait choper cette fois !
Je quitte le lieu du crime rapidement mais sans me presser de manière excessive ou trop manifeste, pour ne pas me faire repérer… Une toute petite voix résonne au fond de moi, j’essaie de la faire taire, mais elle est toujours là… « Et si ? » répète-t-elle en boucle… « Et si ? ».Et si par ma faute, parce que je n’ai pas fait suffisamment attention, mes enfants devaient plus tard tomber malades ? Et s’il suffisait de céder quelques fois à la tentation du facile, du moins cher… Pour devoir le regretter 10 ans, 20 ans, 30 ans plus tard ?
La culpabilité me taraude…

Vient le moment du passage à la caisse… C’est une autre épreuve, il faut tout poser sur le tapis roulant. J’alterne mes achats coupables et mes achats dument estampillés bio, en prenant un air dégagé, serein, absent et vaguement menaçant, afin de couper court à toute tentative d’intimidation… C’est d’ailleurs très difficile à faire, je m’entraîne devant ma glace chaque jour 10 minutes pour obtenir une composition parfaitement naturelle. L’avantage, c’est qu’on peut l’utiliser dans toutes sortes de circonstances, dans les transports le matin quand il y a du monde et qu’on vient d’écraser le pied du voisin, au boulot dans les couloirs quand on croise l’emmerdeur de service, bref c’est très utile dans la vie de tous les jours…
J’observe aussi avec attention les chariots des autres clients, en fronçant les sourcils à la vue de leurs emplettes répréhensibles (la meilleure défense étant l’attaque, comme chacun sait).
La caissière est complice et me tend les produits non conformes d'un air neutre. Je les enfouis vite tout au fond de mes sacs recyclables et échangeables.

Je cours à ma voiture, range tout ça dans le coffre, et je peux enfin rentrer chez moi, préparer mon pain maison à base de farine complète biologique, et faire une lessive (au savon de Marseille, bien sûr, râpé à la main), histoire d’expier les nombreuses péchés que je viens de commettre... « c'est ma faute, c'est ma faute, c'est ma très grande faute ».
Mais…. il faudra y retourner la semaine prochaine…

A bientôt les p’tits clous !

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6 commentaires:

ASTRIDM a dit…

baaaaah !!! couches-de-distributeurs-isée ici aussi ;)
j'achète de plus en plus bio ou sans paraben...etc... mais de là à acheter des carottes bio !!!! et les fringues ? et...et...et... ça me fatigue !

carotte masquée a dit…

et pourquoi pas une TVA à 5.5 sur tous les aliments bio, AB, écologiques, certifiés, développement durables, économiquement viables, éthiquement responsables !
ça aiderais peut être les inconscients, incultes et autre ramolis du bulbe (oui oui, j'étais comme ça aussi il y a peu de temps) à faire le bon choix ! ;)
PS : le E300 se marie très bien avec les carottte BIO ainsi que les petits poisson sauvages (en plus il est considéré comme BIO alors tout va bien)

Valérie a dit…

@Astrid: je suis étonnée qu'ils n'aient pas encore lancé le concept d'eau bio...
@Carotte masquée: je crois bien que sur pratiquement tous les aliments, bio ou pas, la TVA est déjà à 5,5%... Sauf peut être le chocolat ;)

Anonyme a dit…

tu rêves l'eau bio ça existe :-) je l'ai vu l'autre jour dans mon magasin bio !!
j'avoue aussi ici couchesdiscountées (très bien d'ailleurs je recommande les couches Li**) , je suis pas prête pour les couches lavables et je n'ai pas honte de le dire haut et fort que je ne veux pas astiquer comme au temps de ma gd-mère (pas taper) ; j'achète des produits sans paraben, des produits bio pour ma fille le plus possible mais pas tout car j'ai aussi envie qu'elle mange les affreux gâteaux au chocolat mais teeeeellement bons !
Les courses c'est assez prise de tête comme ça alors les colorants je cherche même pas à savoir et je savoure gaiement mon paquet de tagada non bioéthisées tant pis...

Stell'

Benoît a dit…

J'en apprends de belles ^^

... en quoi c'est une honte de mettre des couches jetables à ses mioches ? Avec le lave linge, la couche jetable est l'une des inventions majeures qui ont permis la libération de la femme. Bien plus que la pilule, qui certes l'aura rendu maîtresse de son corps, mais qui n'a ne l'a pas aidée à maîtriser les priorités de ses occupations quotidiennes et le temps consacrés aux corvées ménagères.

Pour ce qui est du bio... hum comment dire. C'est du marketing selon moi. Du moins en l'état des choses. D'une part le label est créé par les industriels, d'autre part pour l'avoir l'une des principales conditions n'est pas qu'il n'y est pas de produits chimiques, mais pas plus d'un certain pourcentage. Hors, l'eau est un produit naturel. Résultat pour faire du bio, le premier moyen utiliser par l'industrie est d'augmenter le pourcentage de flotte. Domaine le plus touché : la cosmétique. Mais sur le même principe l'alimentaire, avec des produits qui ne sont pas forcément de meilleures qualités puisqu'il ne s'agit pas de monter la quantité de produits nobles mais de ceux qui sont de base bio sans coût accru.
De toutes façons, le bio pour les aliments préparés, du plat à réchauffer au gâteau du goûter, c'est de la fumisterie. :)
... faire du bio, du vrai, c'est revenir à une société paysanne avec les femmes qui consacrent 80% de leur temps à la préparation des repas et 20% du reste aux gamins, pendant que les maris seront aux champs et avec les vaches.
... alala le pouvoir de la presse féminine aux mains de leurs annonceurs publicitaires. Quel bonheur que de se payer le plus cher, petit bout de paradis garanti... ;)

Anonyme a dit…

LE Bio Hallal est également un concept à lancer...

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