Bonjour Très Cher,
Je suis Marielle Bakoun, originaire de la France née à Malaga résidante à Mont de Marsan dans les Landes en France. Ma famille et moi avions aménagés ici par faute de moyens depuis tout petit. J'ai perdu mes parents à l'âge de 31ans. Mon Époux est décédée, je n'ai pu donc avoir d'enfants avec lui. Je suis sans famille, et voilà que je me retrouve aujourd'hui seule, sans enfants et sans personnes.
[Bonjour Marielle, je ne savais pas que Malaga était annexé à la France, depuis quand ? D’autre part, une question me taraude : votre époux était de sexe féminin ? Ceci expliquerait peut-être que vous n’ayez pu avoir d’enfants avec lui avant sa mort tragique, vous laissant seule et sans famille ; Je constate par ailleurs que vous ne vous appelez pas Rémi et que vous ne vous baladez pas avec tous vos amis, ce qui est affreusement triste. Je prépare d’ores et déjà ma boite de mouchoirs format maxi pour la suite qui risque d’être palpitante, rien que le fait que vous soyez obligée de résider à Mont de Marsan par faute de moyen m’a fait perler les larmes aux yeux.]
J’ai un cancer de la gorge, dont j’en souffre terriblement en ce moment. Mon médecin me traitant vient de m’informer que mes jours sont comptés vu mon état de santé très dégradé je suis donc condamné à une mort certaine. J'ai présentement épuisé toutes mes épargnes pour mon suivit Médical. Mais je dispose néanmoins des fonds destinés à un projet d'oeuvres caritatives, ces fonds sont sur un compte classé/fisc et bloqué au sein d'une banque locale. Pour toutes opérations financières sur ces fonds il me faudra tout d'abord les débloquer. Le déblocage direct de ces fonds entraîne immédiatement des taxes et les impôts exigés par le fisc Français qui sont vraiment énormes ce qui réduirait environ de moitié le capital.
[Je suis absolument navrée que vous soyez condamnée à une mort certaine, ceci est notre lot à tous, ceci dit. Il faudra que vous m’expliquiez comment vous avez pu épuiser « vos » épargnes pour votre suivi médical, sachant que lorsqu’on a un cancer on est couvert à 100 % par la sécurité sociale. Mais je m’égare, pardon. Sinon, il y a des banques locales à Mont de Marsan qui font de l’évasion fiscale ? Intéressant.]
Ma situation matrimoniale est telle que je suis veuve, j'ai perdu mon très cher époux depuis plus de 10 ans et nous n'avons malheureusement pas eu d'enfant ensemble ce qui fait que je n'ai personne à qui léguer mon héritage. C’est pourquoi, pour débloquer mes fonds que je voudrais procéder par une donation de façon à ce qu’il n'est pas de taxe élevée sur mes fonds. Je voudrais donc de façon gracieuse et dans le soucis d’aider les démunis vous léguer ce dit héritage s’élevant à une valeur de Cinq Millions d' Euros (3.500.000€) pour vous permettre d'établir une fondation de bienfaisance en ma mémoire afin que la grâce de Dieu soit avec moi jusqu'à ma dernière demeure pour que je puisse bénéficier d'une place honorable auprès du Seigneur notre Père. Ce projet je l’ai en tête de depuis très longtemps, et comme on le dit aussi souvent l’argent ne fait pas vraiment le bonheur.
[Bien, votre époux étant décédé, vous êtes veuve. Jusque là, ça se tient. Par contre, il s’agit de 3,5 millions d’euros ou de 5 millions ? Non, parce que ça change tout. J’aime bien votre définition du « manque de moyens», au fait.]
A ce stade de ma vie je me rends vraiment compte que l’argent ne pourra me redonner une bonne santé de fer ni m’acheter une place au paradis. Je pense donc que c’est bien le moment de me racheter auprès du bon Dieu en vous léguant ces fonds pour le bien être des autres, vu que moi je ne pourrai plus jamais m’en servir sur cette terre des hommes.
[Ah pardon, je reprends vos mots quelques phrases plus haut : « afin que la grâce de Dieu soit avec moi jusqu’à ma dernière demeure pour que je puisse bénéficier d’une place honorable auprès du seigneur notre Père ». Vous cherchez donc MANIFESTEMENT à vous acheter une place au Paradis.]
N'ayez vraiment aucune crainte, car bien avant de me mettre sur mon Ordinateur j'ai prié pendant plusieurs jours et nuits « « Seigneur ! Je trouve en tes volontés mes délices, je n'oublie pas ta parole, guide-moi au chemin de tes commandements, car j'ai là mon plaisir » » Pour que le Seigneur puisse m'accorder le contact d'une personne de confiance à qui je pourrai me confier c’est à la suite de cela que j'ai fais des recherches qui m'ont permis de vous contacter. Donc me confier à vous serait me confier à l’éternel vue que c’est lui qui a permit cette rencontre.
[Ah ben oui, forcément, vu comme ça. Je suis rassurée.]
J’aimerais que vous conserviez la moitié de cet argent pour vous et le reste servira à la création d’une fondation de bienfaisance en ma mémoire ainsi qu'une fédération de lutte contre le cancer et construire aussi des orphelinats pour les enfants démunis. Je voudrais avoir les informations suivantes : Votre Nom et Prénoms ; Votre Adresse Précise ; et Votre Contact Téléphonique Permanent ; afin de les transmettre à mon Notaire pour qu'ensemble vous puissiez effectuer les démarches de la transaction des fonds.
[Attendez, je vous file direct mon numéro de carte bleue et mon code aussi, vu que c’est l’éternel qui a permis cette rencontre. Et puis non, finalement, vous n’avez qu’à lui demander ces renseignements à lui, priez donc quelques nuits supplémentaires. ]
Il est écrit dans le Saint Livre Mathieu 7:7, que chaque chose à son temps : Demandez et l'on vous donnera ; cherchez et vous trouverez; frappez et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; et à qui frappe on ouvrira. Je compte sur votre bonne volonté, et espère que vous m’ouvrirez votre cœur pour cette donation.
[Mon cœur est tout à vous. Mon portefeuille un peu moins, en revanche.]
Dans l’attente de vos nouvelles, recevez mes cordiales et fraternelles salutations et que Dieu vous bénisse et vous fortifie.
[Oui, bon, un tube de multivitamines ça marche aussi bien, hein].
Marielle Bakoun
lundi 26 mars 2012
Phishing
jeudi 15 mars 2012
Ton invitation (sur facebook)
J'ai accepté par erreur
Ton invitation
J'ai du me gourer dans l'heure
J'ai du me planter dans la saison
C’est un malentendu
J’ai cliqué avec mon doigt, mais
Je n’avais pas vraiment vu,
Que tu postais des trucs comme ça
Je m’en fous de ton nouveau blouson
Et de toutes tes péroraisons
Tu sais j'suis pas une meuf sympa
Et je merde tout ça tout ça
Tu sais je suis pas tendance
Et puis je parle français tu vois
Excuse mon ignorance
Le langage SMS je connais pas
Si tu veux on parle de toi
Si tu veux on parle de moi
Parlons de ta future vengeance
Que t'auras toi sur moi
Disons entrecoupé de silences
Que Farmville je n’y joue pas
Et que tous tes groupes rances
Ne m’intéressent pas tu vois
J'ai bloqué par bonheur
Tes publications
Je ne vois plus à chaque heure
Une nouvelle photo de chaton
Sur mon mur facebook plus de traces
La censure est efficace
Tu sais j'ai pas toute ma raison
Tu sais j'ai toujours raison...
Ton invitation
J'ai du me gourer dans l'heure
J'ai du me planter dans la saison
C’est un malentendu
J’ai cliqué avec mon doigt, mais
Je n’avais pas vraiment vu,
Que tu postais des trucs comme ça
Je m’en fous de ton nouveau blouson
Et de toutes tes péroraisons
Tu sais j'suis pas une meuf sympa
Et je merde tout ça tout ça
Tu sais je suis pas tendance
Et puis je parle français tu vois
Excuse mon ignorance
Le langage SMS je connais pas
Si tu veux on parle de toi
Si tu veux on parle de moi
Parlons de ta future vengeance
Que t'auras toi sur moi
Disons entrecoupé de silences
Que Farmville je n’y joue pas
Et que tous tes groupes rances
Ne m’intéressent pas tu vois
J'ai bloqué par bonheur
Tes publications
Je ne vois plus à chaque heure
Une nouvelle photo de chaton
Sur mon mur facebook plus de traces
La censure est efficace
Tu sais j'ai pas toute ma raison
Tu sais j'ai toujours raison...
mercredi 14 mars 2012
La vengeance est un plat qui se mange froid
Hello les petits clous!
Dans la vie parentale, il arrive des moments où l'on s'interroge sur le bien fondé de nos choix, de nos actions, de nos réactions.. Bon, OK. Pas des moments. On fait ça quasiment en permanence. En se persuadant qu'on n'est pas toujours très bons, mais qu'il y a pire, je le sais, je l'ai vu sur Direct 8 et TF1.
Le plus important, finalement, c'est qu'on les aime, nos enfants. Si, c’est vrai. D’abord, on a choisi de les avoir et/ou de les garder. Parfois même, les deux. Je pense d’ailleurs que cet argument de poids me sera ressorti d’ici fort peu d’années lors de disputes de pré-crise d'ado (qui n’a jamais lancé un "moi j’ai pas demandé à naître" à ses parents? l’Argument. Avec un grand A. The one.)
Voilà. Donc on les aime. On sait pas toujours bien pourquoi, surtout lorsqu’ils ont décidé de colorer l’ensemble des joints tout neufs de la salle à manger en rouge à l’aide de leur toute nouvelle boite de feutres non effaçables (communistes!). Mais c’est comme ça, amour inconditionnel, reiki, nature, petits oiseaux qui gazouillent.
On les aime, on réfléchit à leur éducation, c e qu'on veut leur transmettre, les valeurs, leur développement, respecter leur intégrité, tout ça. Et au final, au jour le jour, on réagit d'abord avec nos tripes et notre histoire. Ces derniers étant généralement à l'opposé des valeurs pré-citées. Mais il ne faut pas se sentir coupable. de fait, il peut même y avoir une certaine jouissance à reproduire avec eux les trucs dont on avait horreur petits. La vengeance est un plat... n’est-ce pas?
Petite liste non exhaustive des "trucs qu’on détestait petits et que maintenant on fait tout pareil à nos enfants, mais c'est pour leur bien".
1) Faire porter des pulls en laine aux schtroumpfs
Oui, parce que la laine, c’est chaud.
Mais ça gratte.
Mais c’est chaud.
2) Nettoyer le visage du schtroumpf juste avant l’école, avec un mouchoir légèrement humecté de salive
Berk.
De la bave.
Mais quelle HORREUR.
Et là, je me surprends le matin à vouloir frotter vite vite avant de partir cette petite tache de chocolat aux commissures des lèvres.
"ARRÊTE MAMAN!!!!"
3) l’obliger à porter des chaussons
C’est vrai quoi, si ça se trouve, il pourrait attraper un rhume des pieds.
4) Lui faire manger des choux de Bruxelles/ des endives et autres joyeusetés
Oui, parce que c’est bon pour la santé, c’est connu. Et puis éveil alimentaire, cinq fruits et légumes, tout ça.
Genre, on ne peut pas vivre en se passant de choux de Bruxelles. D’autant que nous, honnêtement, on en mange combien de fois par an?
5) l’obliger a faire des bisous a tout le monde
Même a tante Gudule, qui a du poil au menton et qui sent le vieux. (si, le vieux, ça sent).
6) raconter la dernière bêtise ou le dernier mensonge du schtroumpf
De préférence devant tout le monde et en sa présence. Lui foutre la honte. Le schtroumpf déteste l'affiche, lorsqu'elle lui est défavorable.
7) Lui faire chanter des chants de Noël
Et ce, devant la famille au grand complet. Avec la variante: lui faire jouer un petit morceau de flûte/piano/ ou tout autre instrument que le schtroumpf maîtrise, ben oui, forcément, il a déjà pris 3 cours, et puis ça fait tellement plaisir à tante Gudule (qui, au passage, est sourde comme un pot).
8) L’habiller façon premier de la classe
Ah... Le jour de la rentrée. Gel dans les cheveux, raie impeccable, cartable neuf / pantalon neuf / pull neuf / blouson neuf / chaussures neuves, et la consigne: "fais attention à tes affaires, elles sont neuves" (sous entendu ne joue ni dans le bac à sable, ni à la course, ni à la bagarre, ni dans les flaques d’eau, ni au foot, ni à la balle au prisonnier, ni à rien. Passe ta récré debout à côté de la maitresse, en fait, si possible).
Et dire que nous, on détestait ça aussi...
A bientôt mes petits clous!
Dans la vie parentale, il arrive des moments où l'on s'interroge sur le bien fondé de nos choix, de nos actions, de nos réactions.. Bon, OK. Pas des moments. On fait ça quasiment en permanence. En se persuadant qu'on n'est pas toujours très bons, mais qu'il y a pire, je le sais, je l'ai vu sur Direct 8 et TF1.
Le plus important, finalement, c'est qu'on les aime, nos enfants. Si, c’est vrai. D’abord, on a choisi de les avoir et/ou de les garder. Parfois même, les deux. Je pense d’ailleurs que cet argument de poids me sera ressorti d’ici fort peu d’années lors de disputes de pré-crise d'ado (qui n’a jamais lancé un "moi j’ai pas demandé à naître" à ses parents? l’Argument. Avec un grand A. The one.)
Voilà. Donc on les aime. On sait pas toujours bien pourquoi, surtout lorsqu’ils ont décidé de colorer l’ensemble des joints tout neufs de la salle à manger en rouge à l’aide de leur toute nouvelle boite de feutres non effaçables (communistes!). Mais c’est comme ça, amour inconditionnel, reiki, nature, petits oiseaux qui gazouillent.
On les aime, on réfléchit à leur éducation, c e qu'on veut leur transmettre, les valeurs, leur développement, respecter leur intégrité, tout ça. Et au final, au jour le jour, on réagit d'abord avec nos tripes et notre histoire. Ces derniers étant généralement à l'opposé des valeurs pré-citées. Mais il ne faut pas se sentir coupable. de fait, il peut même y avoir une certaine jouissance à reproduire avec eux les trucs dont on avait horreur petits. La vengeance est un plat... n’est-ce pas?
Petite liste non exhaustive des "trucs qu’on détestait petits et que maintenant on fait tout pareil à nos enfants, mais c'est pour leur bien".
1) Faire porter des pulls en laine aux schtroumpfs
Oui, parce que la laine, c’est chaud.
Mais ça gratte.
Mais c’est chaud.
2) Nettoyer le visage du schtroumpf juste avant l’école, avec un mouchoir légèrement humecté de salive
Berk.
De la bave.
Mais quelle HORREUR.
Et là, je me surprends le matin à vouloir frotter vite vite avant de partir cette petite tache de chocolat aux commissures des lèvres.
"ARRÊTE MAMAN!!!!"
3) l’obliger à porter des chaussons
C’est vrai quoi, si ça se trouve, il pourrait attraper un rhume des pieds.
4) Lui faire manger des choux de Bruxelles/ des endives et autres joyeusetés
Oui, parce que c’est bon pour la santé, c’est connu. Et puis éveil alimentaire, cinq fruits et légumes, tout ça.
Genre, on ne peut pas vivre en se passant de choux de Bruxelles. D’autant que nous, honnêtement, on en mange combien de fois par an?
5) l’obliger a faire des bisous a tout le monde
Même a tante Gudule, qui a du poil au menton et qui sent le vieux. (si, le vieux, ça sent).
6) raconter la dernière bêtise ou le dernier mensonge du schtroumpf
De préférence devant tout le monde et en sa présence. Lui foutre la honte. Le schtroumpf déteste l'affiche, lorsqu'elle lui est défavorable.
7) Lui faire chanter des chants de Noël
Et ce, devant la famille au grand complet. Avec la variante: lui faire jouer un petit morceau de flûte/piano/ ou tout autre instrument que le schtroumpf maîtrise, ben oui, forcément, il a déjà pris 3 cours, et puis ça fait tellement plaisir à tante Gudule (qui, au passage, est sourde comme un pot).
8) L’habiller façon premier de la classe
Ah... Le jour de la rentrée. Gel dans les cheveux, raie impeccable, cartable neuf / pantalon neuf / pull neuf / blouson neuf / chaussures neuves, et la consigne: "fais attention à tes affaires, elles sont neuves" (sous entendu ne joue ni dans le bac à sable, ni à la course, ni à la bagarre, ni dans les flaques d’eau, ni au foot, ni à la balle au prisonnier, ni à rien. Passe ta récré debout à côté de la maitresse, en fait, si possible).
Et dire que nous, on détestait ça aussi...
A bientôt mes petits clous!
lundi 12 mars 2012
Là-haut
Hello mes petits clous!
On reprend le rythme (promis je m'y remets) avec un petit texte issu de mon atelier d'écriture, et voici en avant-première mesdames et mesdames la proposition d'écriture:
Écrire un texte commençant par : "Étanche comme un bunker, le hall est meublé de plantes vertes et de luminaires indirects.", et contenant les mots suivants:
- sable
- wagon
- Donatienne
- destructuré ( e )
- surgénérateur
- totem
- saxophone.
Et c'est parti mon kiki!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
« Étanche comme un bunker, le hall est meublé de plantes vertes et de luminaires indirects.»
Cette phrase est idiote, se dit Donatienne. Peut-on traiter une plante verte de meuble ? Et un hall peut-il être étanche, lui dont la fonction première est d’être ouvert sur l’extérieur? Un sas, à la limite, peut être étanche. Mais rien à faire, le hall de cet hôtel, malgré les quatre-vingt centimètres de neige entassée à l’extérieur et qui nous retiennent ici, est tout sauf étanche, la preuve, y a qu’à voir les courants d’air, il doit faire moins cinq à l’intérieur. Et Jacques qui vantait la puissance des surgénérateurs de secours, et ben ça se pose là, en terme d’efficacité.
Donatienne barra rageusement la phrase. Idiote, une phrase idiote et un prénom idiot, évidemment, aucune chance de remporter un quelconque prix littéraire avec ça.
Quand est-ce qu’on leur permettrait de retourner dans leurs chambres ? C’était bien sa veine, ça, une alerte incendie pendant ses vacances, et probablement le jour le plus froid et humide de l’année. Elle avait le chic pour les situations improbables. Évidemment, les pompiers ne pouvaient pas se déplacer. Et puis, les pompiers, c’est pas comme les médecins, imaginez un peu, « y a-t-il un pompier dans l’hôtel ? », de quoi ça aurait l’air. Ridicule.
Enfin bon, toujours est-il qu’il n’y avait probablement pas de feu, mais que ne sachant pas quoi faire, la direction de l’hôtel les parquait tous dans le hall. Ambiance wagon à bestiaux, la paille en moins. Enfin, au moins, la moquette couleur sable, ils auront du mal à la ravoir, même à la shampouineuse. Petite satisfaction, mais quand même. Il faut être bête aussi pour mettre de la moquette, couleur sable qui plus est, dans le hall d’un hôtel « au pied des pistes ». Leur décorateur d’intérieur ne devait pas avoir la lumière à tous les étages.
Un solo de saxophone annonça la fin de l’alerte. Un soupir de soulagement s’éleva de la masse confuse des touristes qui s’ébroua en direction des ascenseurs.
Du saxophone, je vous jure. Et pourquoi pas du clairon pour se réveiller le matin. Encore un coup du décorateur d’intérieur, ça. Bien le genre à aimer les bibliothèques déstructurées et les lofts blancs avec un seul mur couleur prune ou chocolat, le style Valérie-Damidotien début vingt-et-unième, quoi. Cette espèce de nostalgie des siècles précédents l’énervait au plus haut point.
Donatienne laissa passer quelques minutes supplémentaires pour échapper à la bousculade. Jacques revenait tout juste des toilettes, remontant le flux en sens inverse, un sourire jusqu’aux oreilles sur son visage rougeaud et son corps comprimé dans sa combinaison de ski chatoyante et neuve en plastoheat. Son totem, ça doit être le saumon, se dit Donatienne, ça lui va bien. Surtout au niveau de l’odeur. Et cette combinaison, elle est vraiment trop serrée, je lui avais dit de prendre la taille au dessus.
- On remonte, chérie ? Il parait qu’il fait bien chaud dans les chambres, les surgénérateurs se sont mis en route
- Vas-y, je te rejoins, faut que je trouve cette phrase d’accroche.
« Étanche comme un panier percé, le hall est à peine garni de plantes vertes et de luminaires indirects. »
Panier, garni, ben voyons, de mieux en mieux. Rien à en tirer, de cette journée. Autant remonter. Donatienne reboucha son stylo, le remit avec son carnet dans son sac à dos, débloqua ses freins et roula jusqu’à l’ascenseur. Jacques avait bloqué la porte et l’attendait. Elle prit un peu d’élan pour passer le seuil, stoppa puis retourna le fauteuil dans un même mouvement. Elle regarda Jacques.
- On y va ou on reste là jusqu’à demain ?
- On y va, dit Jacques. On y va.
On reprend le rythme (promis je m'y remets) avec un petit texte issu de mon atelier d'écriture, et voici en avant-première mesdames et mesdames la proposition d'écriture:
Écrire un texte commençant par : "Étanche comme un bunker, le hall est meublé de plantes vertes et de luminaires indirects.", et contenant les mots suivants:
- sable
- wagon
- Donatienne
- destructuré ( e )
- surgénérateur
- totem
- saxophone.
Et c'est parti mon kiki!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
« Étanche comme un bunker, le hall est meublé de plantes vertes et de luminaires indirects.»
Cette phrase est idiote, se dit Donatienne. Peut-on traiter une plante verte de meuble ? Et un hall peut-il être étanche, lui dont la fonction première est d’être ouvert sur l’extérieur? Un sas, à la limite, peut être étanche. Mais rien à faire, le hall de cet hôtel, malgré les quatre-vingt centimètres de neige entassée à l’extérieur et qui nous retiennent ici, est tout sauf étanche, la preuve, y a qu’à voir les courants d’air, il doit faire moins cinq à l’intérieur. Et Jacques qui vantait la puissance des surgénérateurs de secours, et ben ça se pose là, en terme d’efficacité.
Donatienne barra rageusement la phrase. Idiote, une phrase idiote et un prénom idiot, évidemment, aucune chance de remporter un quelconque prix littéraire avec ça.
Quand est-ce qu’on leur permettrait de retourner dans leurs chambres ? C’était bien sa veine, ça, une alerte incendie pendant ses vacances, et probablement le jour le plus froid et humide de l’année. Elle avait le chic pour les situations improbables. Évidemment, les pompiers ne pouvaient pas se déplacer. Et puis, les pompiers, c’est pas comme les médecins, imaginez un peu, « y a-t-il un pompier dans l’hôtel ? », de quoi ça aurait l’air. Ridicule.
Enfin bon, toujours est-il qu’il n’y avait probablement pas de feu, mais que ne sachant pas quoi faire, la direction de l’hôtel les parquait tous dans le hall. Ambiance wagon à bestiaux, la paille en moins. Enfin, au moins, la moquette couleur sable, ils auront du mal à la ravoir, même à la shampouineuse. Petite satisfaction, mais quand même. Il faut être bête aussi pour mettre de la moquette, couleur sable qui plus est, dans le hall d’un hôtel « au pied des pistes ». Leur décorateur d’intérieur ne devait pas avoir la lumière à tous les étages.
Un solo de saxophone annonça la fin de l’alerte. Un soupir de soulagement s’éleva de la masse confuse des touristes qui s’ébroua en direction des ascenseurs.
Du saxophone, je vous jure. Et pourquoi pas du clairon pour se réveiller le matin. Encore un coup du décorateur d’intérieur, ça. Bien le genre à aimer les bibliothèques déstructurées et les lofts blancs avec un seul mur couleur prune ou chocolat, le style Valérie-Damidotien début vingt-et-unième, quoi. Cette espèce de nostalgie des siècles précédents l’énervait au plus haut point.
Donatienne laissa passer quelques minutes supplémentaires pour échapper à la bousculade. Jacques revenait tout juste des toilettes, remontant le flux en sens inverse, un sourire jusqu’aux oreilles sur son visage rougeaud et son corps comprimé dans sa combinaison de ski chatoyante et neuve en plastoheat. Son totem, ça doit être le saumon, se dit Donatienne, ça lui va bien. Surtout au niveau de l’odeur. Et cette combinaison, elle est vraiment trop serrée, je lui avais dit de prendre la taille au dessus.
- On remonte, chérie ? Il parait qu’il fait bien chaud dans les chambres, les surgénérateurs se sont mis en route
- Vas-y, je te rejoins, faut que je trouve cette phrase d’accroche.
« Étanche comme un panier percé, le hall est à peine garni de plantes vertes et de luminaires indirects. »
Panier, garni, ben voyons, de mieux en mieux. Rien à en tirer, de cette journée. Autant remonter. Donatienne reboucha son stylo, le remit avec son carnet dans son sac à dos, débloqua ses freins et roula jusqu’à l’ascenseur. Jacques avait bloqué la porte et l’attendait. Elle prit un peu d’élan pour passer le seuil, stoppa puis retourna le fauteuil dans un même mouvement. Elle regarda Jacques.
- On y va ou on reste là jusqu’à demain ?
- On y va, dit Jacques. On y va.
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