Bonjour mes petits clous !
Comme vous le savez (mais si, mais si), ma bonne conscience écologique et moi-même, nous prenons les transports en communs tous les matins de la semaine, et nous les reprenons le soir venu lorsque la nuit tombe sur les tours de la Défense (là, j'ai failli partir sur une magnifique digression à base de soleil couchant reflété dans l'acier et le verre, de vent qui souffle sur l'esplanade et fait frissonner les passants pressés qui resserrent le col de leurs manteaux et regardent leurs pieds, obnubilés par leurs dures journées de travail et la pensée de leur soirée... mais bon, on n'est pas là pour ça, j'ai coupé court).
J’ai la chance exceptionnelle de ne prendre qu’une ligne MAIS je cumule dessus (genre double effet kiss cool, mais sans le cool) la RATP et la SNCF pour respectivement la moitié de mon trajet ce qui occasionne toujours des intermèdes fort plaisants à base de oh tiens je suis dans mon train, j’ai fait la moitié du trajet, et j’attends un conducteur vu que celui qui m’a amené jusque là vient de se barrer, ou alors des annonces du genre (en partie SNCF) «du fait d’un problème sur la partie RATP, blablabla», et (en partie RATP) : «suite à un incident technique intervenu en zone SNCF, blablabla».
Le bon côté, c’est que ça me fait plein de trucs à raconter sur mon blog, du coup.
Non, mais je médis. OK, la ponctualité, l’entretien du réseau et des machines, l’organisation, ils ne maîtrisent pas du tout, côté RATP ou SNCF. Mais il y a un domaine où ils sont champions du monde. Non, pas les grèves. Enfin, si aussi, ce qui fait deux domaines dans lesquels leur habileté extrême leur confère une suprématie indiscutable.
Ils sont super forts en excuses. Enfin, quand ils en donnent, soit une fois sur deux.
Mais quand même, on sent là-dedans à la fois de l’entrainement quotidien, une bonne dose de talent et d’imagination, parfois un lyrisme presque émouvant…
Ils réussissent à ne jamais sortir la même excuse deux fois de suite. Et là, moi qui peste contre leur bordel sans nom, je dois reconnaître une organisation sans faille.
Voici une semaine type d’hiver, une saison un peu froide (oui, les trains circulent mal quand il fait froid, ce qui est ballot, vu qu’on se pèle les miches en les attendant des heures sur le quai).
Lundi matin (l’empereur, sa femme et le petit prince), 8h23, à la gare.
Train supprimé.
Train d’après annoncé avec 5 minutes de retard, puis 7, puis 9… Arrivera avec 13 minutes de retard.
Annonce micro : « En raison d’un rail cassé en gare de XXXXXXX, le trafic est fortement perturbé sur la ligne A dans les 2 sens de circulation. Conscients de la gêne occasionnée, la SNCF vous remercie de votre compréhension. »
Mardi matin, 8h34 (panne de réveil), à la gare.
Train de 8h35 annoncé à 8h42, arrivera à 8h47.
Pas d’annonce particulière.
Mercredi matin, 8h27, à la gare.
Train de 8h35 annoncé à 8h35 (si !).
Puis train retardé.
Annonce micro : « En raison d’un incendie en gare de YYYYYY, ayant nécessité l’intervention des pompiers [nan ? pas possible ?], le trafic sur la ligne A dans le sens DDDDDD-EEEEEEE est rétabli depuis 8h00 mais reste fortement perturbé. Des retards, des annulations et des modifications de dessertes sont à prévoir. Conscients de la gêne occasionnée, la SNCF vous remercie de votre compréhension. »
Jeudi matin, 8h28, dans le train de 8h25 arrivé à l’heure.
Arrêt du train en pleine voie.
Au bout de 5 minutes, message : « nous sommes arrêtés en pleine voie. Pour votre sécurité, merci de ne pas ouvrir les portières et descendre sur les voies [quel dommage, j’avais justement envie d’aller gambader sur les voies moi]. »
Au bout de 15 minutes, annonce du conducteur : « Un malaise voyageur en gare de GGGGG perturbe le trafic. Dès l’intervention des secours, nous pourrons repartir. »
Vendredi matin, 8h 43, dans le train stationné à la gare d’interconnexion RATP/SNCF.
Attente.
Attente.
Attente.
Message conducteur : « un bagage abandonné à la station Charles de Gaulle Etoile* nous contraint de rester à quai. Je vous tiendrai informés de l’évolution de la situation ».
Non, mais tout ça c’est pipeau. Je pense que dans la majorité des cas, il faut savoir déchiffrer le sens caché. Moi, au lieu de «caténaire, mauvaises conditions météorologiques, problèmes de préparation» j’entends plutôt «le conducteur prend son café», ou bien «le conducteur ne s’est pas réveillé, et on avait personne d’autre sous le coude», voire «le conducteur est en grève». On peut même certains jours se faire la totale «le conducteur ne s'est pas réveillé, mais de toutes façons il est en grève et là, il prend son café… puis il peut pas il a piscine».
C’est pas que je ne les crois pas, mais tous les jours, ça devient lassant. Un peu, quoi.
Non, parce que du coup, ça me fait arriver en retard pour prendre mon café, ces conneries!
A bientôt mes petits clous!
* il faut savoir que, statistiquement, 90% des bagages abandonnés le sont à Charles de Gaulle Etoile. Pourquoi? On ne sait pas. Une hypothèse socio-psychologique est avancée. Elle laisserait entendre que les "étourdis du bagage" aiment généralement la mer et les croisières au long cours et sont fortement attirés par l'astronomie.
lundi 10 janvier 2011
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10 commentaires:
C'est l'effet papillon, celui qui te met en retard pour ta pause café en prenant la sienne avant toi, forcément, tout cumulé...
Je les imagine avec un petit catalogue d'excuses "allez, on dit la a); non, la c), la a), on l'a déjà placée hier matin..."
moi c'est ma voiture qui me fait des blagues... démarrera, démarrera pas ? parfois c'est parce qu'il fait trop froid et qu'elle est gelée, parfois c'est parce que la veille on l'a pas faite démarrée dans l'allée du garage, parfois aussi c'est parce qu'il fait trop chaud, ou alors parce qu'on lui a mis du 95 parce qu'il n'y avait pu de 98... n'empêche que ce serait marrant si elle me faisait de belles annonces micro pour me le dire au lieu de tousser comme une vieille voiture cancéreuse...
suis heureusement pas confrontée à ce genre de problème en travaillant depuis chez moi... mais je compatis !
C'est trop vrai!!! Enfin, à Bécon, y a souvent pas de motif pour les retards à répétition... Trajet de 7min et y a souvent 5min de retard: c'est rentable! Enfin, ça m'arrange souvent les jours - presque tous - où j'ai 2-3 min de retard!
Ah j'adore ton article ! Je vis ça aussi tous les jours et j'avoue que quand il y a un souci, je tends toujours l'oreille pour savoir quelle nouvelle raison ils vont invoquer ! :)
En revanche, je pense que leurs explications sont vraies! Ça serait quand même énorme qu'à chaque fois qu'il y a un problème, ça soit parce que Jean-Didier est un train de boire son café... J'essaie de m'en convaincre ^^
Je compatis. Perso, j'ai bien les mêmes PB sur la ligne A, quand à la B, que je j'emprunte aussi, elle est aussi SNCF / RATP.
Bon courages.
sur notre ligne (qui est juste SNCF vu qu'on habite à une heure de train direct de paris est) il a fallu faire rentrer dans un train diminué de la moitié de ses wagons le total du train entier plus des deux précédents qui ont été supprimés...... l'avantage c'est que comme le conducteur du train ne met pas de chauffage pour enquiquiner les fumeurs du dernier wagon, du coup, avec le monde qu'il y avait les gens se sont tenus chauds.......
Je me demande si je vais pas faire un blog juste pour parler de tout ce que j'entends dans les gares ou les TGV...
@Zette: ils doivent aussi faire des concours de création de nouvelles excuses, j'suis sûre. Avec à la clé, des voyages à gagner (mais pas en train, sont pas fous!)
@georges: faut pas la laisser dormir toute seule dehors à son âge, aussi!
@MarieDK: J'imagine bien que les problèmes de circulation entre la cuisine et le bureau, ça doit pas être fréquent...
@Sofy: ah mais donc en fait ça t'arrange toi ;)
@Mademoiselle Coquelicot: non, tu as raison, ne mettons pas tout sur le dos de Jean-Didier. Parfois, c'est la faute de Robert.
@Anonyme: Plus on est de fous...
@brindherbe: Oui ils sont joueurs hein? Là c'est leur version Tetris.
@Eric: J'attends toujours ton blog, d'ailleurs...
J'ai connu ça aussi tous les jours pendant 6 mois, 200kms aller le matin et 200 kms retour le soir et des excuses j'en ai entendu, celle qui me restera est la fois où des vaches égarés étaient sur la voie. Bon courage
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