Hello les petits clous!
Suite de mon aventure atelier d'écriture (rappellez-vous, j'en avais parlé là). Nous avions à écrire un texte sur la dormance, sur une phase de transition, un état dans lequel se prépare quelque chose, qui devait être levé à la fin.
Je rappelle les règles: écrire en une petite demi-heure, à peine le temps de se relire, donc, et pas du tout celui de retravailler le texte.
Et ça donne ça...
Bientôt, ce serait son tour.
Il regarda la surface mouvante et étale, qui renvoyait de ci de là les éclats de lumière blanchâtre des néons du plafond.
Il faisait chaud, et humide.
On allait l’appeler, tout à l’heure, pour son second saut.
Un mouvement, dans son dos. Le champion de l’équipe américaine passa, riant très fort, et il ne vit que ses dents blanches, puis les muscles de ses épaules lorsqu’il entama la montée de l’escalier, pour aller tout là-haut, sur le plus grand plongeoir.
Il baissa la tête, et ferma les yeux. Un battement sourd à ses tempes l’empêchait de distinguer ce que l’entraineur lui disait. Les paroles de son coach résonnaient dans une brume cotonneuse, et l’effort qu’il dut faire pour les comprendre lui parut colossal.
Plus que deux.
L’américain était en haut, et se préparait à sauter. Il observa la brusque détente des jambes, l’envol parfait, suivi d’un ensemble de vrilles irréprochables, puis l’arrivée dans l’eau, nette et franche.
Des acclamations.
Une goutte d’eau lui frappa le torse.
Il pensa technique, 9.8. Au moins.
Une soudaine envie d’uriner le prit, en même temps qu’une grande soif.Il sourit à part lui, en pensant qu’il pourrait presque boire et pisser, une fois dans l’eau, après le saut, sans que personne n’en sache rien.
Il avait toujours des idées bizarres, juste avant.
Quelqu’un lui toucha le bras. C’était le moment, et son entraîneur l’accompagna jusqu’au bas de l’escalier.
Il entendit “appuie sur ta jambe droite”, “ trois secondes” et “bien regroupé”.
Il ne savait plus vraiment à quoi ça correspondait. Là-haut, un autre se préparait à sauter, pendant qu’il monterait. Vingt-sept marches, et deux paliers.
Il vacilla, lorsqu’il posa le pied sur la première marche. Se concentra uniquement sur ce but, arriver en haut. Regarda le mur.
Pendant qu’il montait, le brouhaha se calma, la planche du plongeoir claque brusquement et le bruit d’une gifle monumentale, caractéristique d’un mauvais saut, retentit dans la piscine.
Il était en haut.
“Vincent Michebourg, France” annoncèrent les haut-parleurs.
Il s’avança sur la mince planche, ébloui par les projecteurs, le regard droit devant, jusqu’au bout, jusqu’à ce que ses orteils touchent le vide. Il les recroquevilla sur le bord du plongeoir. Pris une grande inspiration. Plia les jambes. Compta jusqu’à trois.
Et sauta.
mardi 5 avril 2011
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
6 commentaires:
quelle tension ! on s'y croit, c'est terrible !
Waow, waow, woaw, quel style ! J'ai adoré, franchement tu es super douée pour écrire. C'est dès les premières lignes que je sais si je vais accrocher ou pas à une histoire et là, tu m'as totalement accrochée, j'étais dans la tête du plongeur, je voyais à travers ses yeux, c'était incroyable !!! Si c'était un bouquin, je l'achèterais direct car tu m'a vraiment donné envie de connaître le reste de l'histoire !!! Bravo, bravo, et encore bravo !
j'ai retenu ma respiration jusqu'au bout !
Oh la la, quel talent madame !!!
Dis donc, c'est vraiment pour nous donner envie d'acheter ton livre.
Au fait il en est nous ? Tu avances ?
Parce qu'autrement, je crois que nous étions plusieurs à t'avoir promis des coups de pied au fesse en cas de dormance trop prolongée (waouh, j'ai réussi à caler le titre de ton post dans ma réponse).
@All: merci!!! J'avance, tout doucement, pour l'instant c'est le chantier total dans ma tête et dans l'histoire, mais je jette des phrases par ci par là, ça finira bien par donner quelque chose!
Enregistrer un commentaire